vendredi 6 janvier 2012

On est pas sérieux quand on a 17 ans.

Concrètement si l'on élude les quelques dessins que j'ai pus offrir à ma maîtresse en maternelle et ceux rendus à mes profs d'arts plastiques du collège à la seconde, on ne peut pas dire que je fus d'une productivité fulgurante ces 17 dernières années (soit la durée de mon existence toute entière). J'ai cependant réalisé un court métrage que je présenterai au bac et qui, quoi qu'en cours de montage ne me permet pas d'espérer une nomination à Cannes, ni rien du tout d'ailleurs, pas même une bonne note.
De ce fait, en le montrant les premières fois je ne pouvais m'empêcher d'appréhender des réactions du style "la prochaine fois que l'envie te prendra de faire joujou avec une caméra soit gentille, range ta chambre, tu seras plus productive" ou "pourquoi t'obstiner ? Un CAP coiffure serait un choix tellement plus judicieux !" voire un simple (mais efficace) "c'est tout de même très mauvais" puis finalement et bien qu'on ne m'ait jamais dit de telles choses, j'ai réalisé que ça ne me vexerait ni ne m'attristerait pas le moins du monde.
 Non pas parce que j'avais effectivement conscience de la relative médiocrité de mon travail mais tout simplement parce que l'ayant imaginé, filmé et monté, je ne pourrais jamais ressentir ce frisson lié à la découverte de ce qu’on devine être une de nos futures scènes préférées.
Or, je pense que c’est pour ces moments là qu’on a envie de défendre un film et c’est pour ça que j’ai envie de parler de Sur La Planche.
Je ne suis pas critique, j’ai une culture limitée mais je vois de quatre à cinq films par semaine pour essayer de combler mes lacunes. Je n’ai aucune légitimité pour donner mon avis sur quoique ce soit, pas plus que tous les ados que vous pouvez croiser dans la rue. Je n’ai aucun intérêt commercial à faire de la promotion, moi même, je ne suis pas un objet qu’on mettrait en avant juste parce que je n’ai pas encore l’âge de passer mon permis, du genre, ohé regardez comme ça plait à la jeunesse !
Si c’est effectivement le cas, j’en suis ravie, mais je n’en suis en aucun cas la preuve puisque nous ne sommes pas tous main dans la main à applaudir comme un seul homme aux mêmes choses.
J’en parle sur internet comme autour d’un café, avec vous comme avec des copains, je ne suis pas là pour influencer leur lecture ni la votre, j’espère juste donner envie d’aller le voir puis d’en discuter ou de se disputer à des jeunes comme à des plus vieux. Je ne parle pas de s’engueuler, non, plus de quelque chose dans la veine des débats mouvementés qu’on pouvait avoir à la cantine sur les Strokes et les Libertines : on devait choisir son camp et le défendre sans attendre quoique ce soit en retour de leur part si ce n’est leur musique qu’on aimait plus que tout.
Là, c’est un peu la même histoire, je défend le cinéma qui me plait et Internet ne s’est pas substitué à la cours de récré, c’est simplement un plus, qu’il est naturel pour moi d’investir... parce que j’ai un compte facebook, twitter ou senscritique, que ça fait partie de ma vie... pas par stratégie.
Et comme je peux être hystérique au quotidien il n’y a aucune raison que ça ne transparaisse pas ici puisque comme je l’expliquais plus haut ça n’est qu’un blog. Je ne suis pas la réalisatrice, ni une communicante officielle, ni rien du tout alors j’estime avoir le droit de dire ce que je veux comme je veux.
Si vous pensez que ça peut influencer définitivement ceux qui le lisent, disons, en mal plus qu’en bien,  vous insinuez que je m’adresse à un parterre de gens aussi formés intellectuellement que mon petit cousin de 4 ans et j’ose espérer que ce n’est pas le cas.

Socco Chica. 

5 commentaires:

  1. La dernière phrase est pour le moins de mauvaise foi ;)

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  2. Bah... si tu écris ce texte c'est bien pour dire ton amour du film et donc espérer convaincre quelques personnes d'entrer dans une salle de cinéma sans pour autant nous prendre pour des attardés mentaux... ;)

    Lubna Azabal m'a déjà tanné le cuir avec ce film et toi tu enfonces le clou... Comment ne pas imaginer que ce 1 + 1 ne me fasse acheter un billet pour voir Sur la planche.
    Chaque petite parole forme ce qu'on appelle le bouche à oreille (ou le buzz pour parler djeuns) et le bouche à oreille peut faire le lit du succès d'un film. Une séparation ou Incendies en sont de criant exemples cette année.
    Ta petite goutte d'eau peut avoir plus d'influence que tu ne le crois...

    Par contre, ce qui est dommage c'est que tu parles plus de toi que de Sur la planche au fond lol
    Mais c'est aussi une façon tout à fait valable d'aborder le cinéma, par rapport à son propre prisme et à son épiderme ;)

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  3. Quand je dis "Si vous pensez que ça peut influencer définitivement ceux qui le lisent, disons, en mal plus qu’en bien" le "plus en mal qu'en bien" est très important parce que bien sûr on peut aller voir un film parce qu'on en a entendu parlé mais je ne pense pas qu'on puisse ne pas l'aimer juste parce que l'on est pas d'accord avec ce que j'en dis.
    Pour ce qui est d'aborder le film d'un point de vue très personnel c'est un parti pris. Mais je pense aussi que les choses changeront un peu de ce coté là après la sortie nationale, que des gens l'auront vus et qu'on pourra en discuter vraiment.

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  4. Un parti pris qui n'est pas pour me déplaire...

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