mercredi 14 décembre 2011

La Fureur de Vivre.


La fureur de vivre en 2011 a un prénom, elle s’appelle Badia. 
Badia, ça aurait pu être moi mais ça s’est passé autrement. Je n’ai jamais épluché plus de crevettes qu’il n’y en avait à manger sur la table, j’ai un joli appartement, mes parents m’achètent tout ce que je veux.
Très bien. Tout ça n’a aucune putain d’importance. C’est pas une question d’argent, ça le sera jamais. L’important, c’est qu’aussi bien elle que moi, on a envie de partir. Partir c’est avancer, se jeter la tête la première sans un seul regard sur le bas coté, aller tout droit, toute seule, quitte à finir par tourner en rond mais tant pis parce qu’au moins on bouge.
«Bouge ! Ratons pas le coche ou on va finir noyées, électrocutées, bouffées par les poissons. Bouge !»
La fureur elle commence là : dès qu’on est seule en tête de file, dès qu’on accepte de tuer mentalement les 7 milliards d’individus restants parce qu’on ne peut avoir confiance en personne. Même ceux qui ont l’air de pouvoir nous suivre finissent par nous lâcher. Il va falloir se faire à l’idée, on est le maëlstrom du monde ou rien, tout irradier sur son passage ou crever sur place la bouche ouverte.
Et pour pas perdre l’équilibre, pour continuer coute que coute, oui on se ment, oui on triche avec nous même autant qu’avec les autres, mais il n’y a que ça à faire. Alors on en devient mystique à psalmodier nos formules magiques jusqu’à l’épuisement. Et les autres ricanent, se moquent, mais c’est parce que les mous, ceux qui traînent derrière, ne comprennent que l’ironie alors que chez Badia il n’y en a pas la moindre petite trace. Tout est vital ou mortel. Si vous pouvez encore comprendre ça vous êtes sauvés. Pour les autres je m’étrangle en silence parce qu’ils sont certainement perdus quelque part, tranquillement coincés entre canapé et lit. Et c’est pas l’envie qui me manque de leur cracher à la gueule, de leur vomir sur les chaussures, de les frapper, de les secouer comme autant de pommiers pourris qu’ils sont, mais ça ferait double peine : les types sont déjà morts. Eux pour le coup ils l’ont raté, le coche.
Puis ces gens là, ces vieux cons de naissance, quand ils iront voir Sur La Planche bien sûr ils ne comprendront rien... C‘est pas dans leurs cordes, ça l’a jamais été.
Ceux là donc, on les laissera de coté sans chercher à leur rentrer 139 crevettes par les narines.
Quoiqu’il en soit une chose est sûre, si «Sur la Planche» avait été «Sur la Route», Badia se serait appelée Dean Moriarty. Mais chacun son tour et si quelqu’un aujourd’hui doit être le symbole de tous les déments de la terre, c’est elle.

Socco Chica.

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